lecture de textes bibliques

La Parole est dans mon corps

S'écouter pour écouter les textes sacrés avec Sésame

Les ateliers S'écouter pour écouter les textes sacrés avec Sésame

Tous les mardis 8h30-8h50 : "flash lecture-sculpture"

Tous les jeudis sauf les 2° jeudis 19h30-19h50 : "flash lecture-sculpture

Tous les 2° jeudis et les 4° dimanche 19h30-21h : "ateliers lecture-traduction-sculpture"

Sans inscription. Sans engagement. Accès par cooptation par un membre du groupe, ou après entretien avec moi.

Participation gratuite ou libre.

Les ateliers de lecture La Parole est dans ton corps, suivent l’approche Sésame, présentée dans le manuel S’écouter pour écouter, Sésame une méthode à l’écoute du non verbal. 

Sésame comme sensations, émotions, sentiments, associations d’idées, mouvement intérieurs à écouter. 

Ainsi, Sésame est décliné et expérimenté selon différentes techniques :

  • la lecture traduction : au présent dans le présent, de moi, par moi, en moi, pour moi
  • la lecture sculpture : l’expérience posturale 
  • la lecture pas à pas, pieds nus : s’incarner au fil des unités de sens 

Ces techniques sont illustrées ci-dessous par des exemples.
La technique de lecture pas à pas pieds nus est présentée dans le cahier d’exercices téléchargeable.  

Souvent les textes sont tirés de la Bibles. Car ils sont l’écho de vies,  ils nous parlent de nos vies. 

Vous pouvez :

  • faire un règlement par carte bancaire du montant qui vous semble juste 
  • faire un virement en me demandant mon Rib 
  • envoyer un chèque à Marie Sabine Bertier Blancher, 90 av. G.Clémenceau, F18, 69230 Saint Genis Laval. 

L’approche Sésame, méthode à l’écoute du non verbal, est ici appliquée à l’écoute des textes sacrés. Ajustée à notre vécu personnel d’aujourd’hui et à notre langue toute personnelle et singulière, notre lecture s’avère agissante, vivifiante et pourvoyeuse de joie.

Sésame est une méthode concrète et simple. Elle conduit à ancrer, incarner, enraciner notre lecture dans notre présent d’ici tout de suite.

Dans ce but, cette approche se vit au carrefour notamment du discernement par l’écoute des mouvements intérieurs préconisé par Ignace de Loyola – ou par exemple de la médiation juive par un langage en mouvement pour un être en mouvement – et du travail analytique à l’écoute d’abord des sensations corporelles proposé par Wilhelm Reich.

Ainsi, Sésame va d’abord nous centrer sur ce qui advient dans notre corps en écho à ce que nous sommes en train de lire, au niveau de nos perceptions et sensations. Elle convoque ensuite notre attention au niveau émotionnel, puis sur les évocations, images et associations d’idées qui en découlent.

De la sorte, la pensée n’advient que comme résultante et synthèse de ce vécu conscientisé d’abord par sa racine vivante, à savoir notre vécu corporel dans le monde. Cette pensée est donc ajustée à ce présent. De ce fait elle est neuve et nouvelle. Parce qu’elle est incarnée dans notre présent vécu ici tout de suite, c’est une pensée de vie, fonctionnelle, agissante, paisible, joyeuse.

C’est pourquoi la pratique de Sésame aboutit souvent à une ouverture surprenante de clairvoyance et de gratitude, une ouverture spirituelle participant à plus d’incarnation dans une joie-paix profonde.

Or, échos d’histoires de vie, les textes bibliques constituent un terrain d’expérimentation d’une richesse inattendue :  ils nous parlent avant tout de nous-même.

Aussi, cette approche propose différents modes d’expérimentation de l’écho de ces textes en nous, en solitaire ou en groupe : une lecture traduction ; une lecture sculpture ; une lecture à pas de fourmis pieds nus ; et une lecture en écho.

Dans le but d’aider à entrer dans ce travail d’incarnation, Sésame est soutenu par un manuel proposant de nombreux cas illustratifs vécus au cours d’ateliers sur le thème S’écouter pour écouter, par des éléments et des soubassements théoriques notamment dans le champ de la psychologie et des neurosciences, et des références aux grandes traditions spirituelles, philosophiques et culturelles du monde.

La pratique de ce mode de lecture peut s’appuyer sur :

Quelques retours de pratiques

Depuis 2011, S’écouter pour écouter les textes sacrés, La parole est dans ton corps a été expérimentée en groupes de développement personnel, dans des sessions ou ateliers, et en individuel par les personnes qui s’y sont formées.

Cela dans les milieux chrétiens ou non :  sessions de développement personnel, sessions pour des couples ; supervisions de visiteuses-visiteurs de malades ; formations aux fonctions de formatrice-formateur ou responsable religieux, à l’accompagnement spirituel ; formation initiale ou continue de prêtres diocésains ; dans des monastères ou des communautés religieuses, etc.

Voici quelques retours de formation :

  •  » L’atelier lecture traduction-sculptures, comme l’a présenté Marie Sabine qu’elle anime en visio a plusieurs particularités :
    – Pas d’antécédents, donc pas d’étiquettes… le prénom, le visage suffit à l’échange !
    – Une rencontre mensuelle, sans réservation, 1 h 30 en visio, dates programmées, … selon nos disponibilités et notre désir
    – Pas de réservation, on découvre au moment de la visio qui est là… on ne se connaît pas ou très
    peu, certain-e-s participent à d’autres ateliers toujours en visio…
    – Pour ce qui me concerne je suis très attachée à ces rencontres mensuelles.
    – J’aime l’intimité de ce travail en groupe. On ne se raconte pas… on ne s’étend pas sur nos
    propres histoires, ni sur notre regard sur la sphère catho d’aujourd’hui…
    – Écoute d’un bref texte biblique souvent choisi par Marie Sabine, mais pas que…
    – Quelques commentaires minimalistes d’aide à la compréhension si besoin
    – Lecture et copie manuelle du texte
    – L’exercice provoque notre réflexion en nous proposant de relever puis traduire les mots ou
    expressions importantes en leur donnant le sens qu’ils ont pour nous aujourd’hui, puis de ré
    écrire le texte en utilisant les mots-traduits -, le temps « présent »… et le « je »… J’insiste
    particulièrement sur ce point. Avoir la possibilité de s’approprier le texte, d’insérer ses propres
    mots, de laisser apparaître sa sensibilité et sa quête modifient la lecture de textes que trop
    souvent on a dû écouter, écouter encore à travers le prêche de celui qui prend la parole
    – Un temps de ré écriture, au présent à la première personne … le « je » quelle bonne idée…
    comment je comprends ou j’interprète ce texte dans ma vie aujourd’hui.
    – La parole est à chacun-e- pour confier au groupe son propre écrit.Je profite de ce message pour te dire que je pars quelques jours en Ardèche, je tenterai de me connecter pour notre rencontre hebdomadaire si précieuse que je voudrais la faire découvrir à ceux et celles qui, autour de moi, sont dévorés par les émotions… 
    Comment te remercier du travail que tu nous engages à réaliser… quelle belle aventure que de t’avoir rencontrée ». Bien amicalement. » Geneviève
  • « Du neuf pour moi ? Une énergie … waouh, mes sœurs m’en font la remarque. Une envie d’ouvrir l’espace, de dégager les cloisons (bon, intérieurement s’entend !) Du goût pour sortir de croyances que je repère de plus en plus chez moi d’abord. Pour que de la créativité s’ose, se lance. Vivre autrement – au plus près de ce que je suis. Cela devient mon axe. » (Sœur Marie)
  • « Mon attention dans la vie est différente…Ton livre a vraiment fait écho en moi par rapport à mon chemin de vie à la fois personnel et professionnel. J’ai ressenti la justesse de tes propos dans mon vécu (soit par des expériences déjà réalisées soit par une direction que je vise…)Pour poursuivre dans cette voie de l’écoute bienveillante de soi et des autres, j’aimerais bien intégrer un groupe « SESAM » ou participer à une session de formation…Merci pour ce beau partage écrit ! » (Professeur des écoles)
  • « Suite à cette session de deux heures, ces visiteurs de malades m’ont appelée spécialement pour me dire que leur écoute et leur vie entière sont transformées » . (Responsable de la formation de visiteuses-visiteurs de malades dans un diocèse)
  • « Merci Marie Sabine. Le chemin que tu m’as permis d’emprunter et de parcourir encore aujourd’hui est pour moi un chemin éclairé et c’est sans doute pourquoi mes yeux sont tombés ce soir  sur le mot lumière.  J’ai encore beaucoup à découvrir avec toi et les personnes participant tant aux webbinaires qu’à la lecture des textes sacrés. Merci du fond de mon coeur. »

  • « Chère Marie Sabine, vraiment merci de tes initiatives, de ta belle présence lors des webbinaire, de ton
    sourire… Un vrai p’tit bonheur de t’avoir rencontrée. »
  •  » J’ai encore beaucoup à découvrir avec toi et les personnes participant tant aux webinaires qu’à la lecture des textes sacrés. Merci du fond de mon coeur. Doux repos pour toi ». 
  • « Quelle présence nouvelle auprès du Seigneur, dans ma posture et dans ma joie intérieure ! » SESAME est un outil merveilleux.
  • « L’Esprit souffle fort dans les voiles de votre méthode SESAME. Je suis profondément touchée par votre foi au service de la Vie, par la Vie au service de votre foi. J’ai découvert avec bonheur et enthousiasme les propositions de lectures bibliques avec la grille SESAME. »
  • « Ambition de la session réussie, elle me (re)-met en route ! Merci pour cette session EXCELLENTE qui marque une étape dans ma vie.  Merci à vous d’être au service d’une si formidable aide à la personne. » (Sœur Claire-Marie citée avec son accord et celui de sa prieure)          

Illustration de la lecture-traduction : au présent du présent

Le deuxième matin d’une formation à la résolution émotionnelle, le groupe était chargé de fortes résistances. Ce phénomène est classique dans les formations à effet thérapeutiques. Il est communément analysé comme l’écho de peurs anciennes profondément ancrées. Tout à fait légitimes, ces peurs n’en bloquaient pas moins le groupe dans sa progression. Or la résolution émotionnelle nécessite d’apprivoiser le mental qui gère notre vie en s’appuyant sur le passé, et de s’installer quelques instants dans le présent, le temps du corps. Le groupe n’était alors pas en mesure de prendre ce risque du présent.

Il se trouve que ce jour-là, l’institution catholique romaine proposait à la lecture les versets 17 à 21 du chapitre 5 de La deuxième lettre aux Corinthiens de Paul, cet homme dont on dit qu’il persécutait les disciples de Jésus – tout comme nos peurs nous persécutent.

L’histoire raconte qu’il était en route pour diriger une rafle parmi ces nouveaux chrétiens – comme nos projets mentaux fondés sur des croyances tuent trop souvent notre intuition instantanée, notre créativité, notre liberté et notre joie. Il est écrit que Paul est soudain précipité par terre – événement corporel dans le présent. Il est aveuglé par une vive lumière – sensation et perception corporelles dans le présent.

Et il dit lui-même qu’il s’est alors abandonné – acte dans le présent du moment, il a laissé faire, cessé le contrôle. Il est encore écrit qu’il a alors pu reprendre son chemin – il n’est pas mort de s’être abandonné au présent à vivre dans son corps, bien au contraire. Il a pris un chemin tout différent. En effet, quand il s’est relevé, il était libre de ses humeurs et de ses croyances – humeurs et croyances issues de son passé. Il était libéré de sa haine du changement et de ses projets de violence. Sans aucune connaissance apprise ou comprise intellectuellement, et sans peur, voici qu’il se met à prêcher la bonne nouvelle de l’incarnation : vivre, s’intéresser à ici et maintenant est, de fait, incarnant, vivifiant, pacifiant, créatif, prophétique.

Ce matin-là, en introduction de notre journée de formation, sans préméditation ni projet, j’ai lu ce texte à ce groupe pas spécifiquement « croyant », et pour le moment coincé dans ses peurs anciennes, autrement dit dans ses croyances. Je l’ai lu en mettant tout au présent et en remplaçant « Christ » par Présence ; « Dieu » par Énergie ou Vie ; « Réconcilier » par donner ou offrir la liberté ; « Parole » par Clé ou Sésame.

Texte littéral

« Si donc quelqu’un est dans le Christ,

il est une créature nouvelle.

Le monde ancien s’en est allé,

un monde nouveau est déjà né.

Tout cela vient de Dieu :

Il nous a réconciliés avec lui par le Christ,

et il nous a donné le ministère de la réconciliation.

Car c’est bien Dieu qui,

dans le Christ,

réconciliait le monde avec lui :

il n’a pas tenu compte des fautes,

et il a déposé en nous la parole de la réconciliation.

Nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :

nous le demandons au nom du Christ,

laissez-vous réconcilier avec Dieu. »

Après traduction

« Si donc quelqu’un est dans La Présence,

il ou elle est une créature nouvelle.

Le monde ancien s’en va,

un monde nouveau advient.

Tout cela vient de La Vie (ou de L’Énergie) :

elle nous offre la liberté de Vivre par La Présence

et elle nous donne de diffuser la liberté donnée.

Car c’est bien La Vie (ou  L’Énergie) qui,

dans La Présence

offre à tous la liberté et La Vie (ou  L’Énergie) :

La Vie ne tient pas compte des ombres (ou des failles),

et elle dépose en nous le sésame de la liberté.

Nous sommes les ambassadeurs de La Présence, et par nous c’est La Vie (ou L’Énergie) elle-même qui lance un appel :

Osons La Présence, et laissons-nous offrir la liberté de Vivre« .

            Ainsi le texte, à l’origine abscons pour la grande majorité d’entre nous tous – même parmi les initiés, est devenu une invitation à vivre au présent, à nous libérer de nos peurs et oser nous lancer dans l’expérience proposée par la session de formation pour ce jour-là. Après un profond et long silence – et quelques joues humides, la journée s’est avérée très riche.

Illustration d'une lecture-sculpture : expérimentation posturale

8 personnes ont la chance de travailler dans un jardin en fin d’été, pieds nus dans l’herbe. Alors que le groupe déambule dans le jardin, je lis lentement, à voix haute, d’une traite, et à deux reprises, le récit appelé « Le sacrifice d’Isaac » proposé aux versets 2 à 13 du deuxième chapitre du livre biblique dit de la Genèse.

« Prends ton fils, ton unique, celui que tu chéris, Isaac, et va-t’en au pays de Moriyya, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai.

Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. Et Abraham dit à ses serviteurs : restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit : Mon père ! Et il répondit : Me voici, mon fils ! Isaac reprit : Voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau pour l’holocauste ? Abraham répondit : Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. Alors l’ange du Seigneur l’appela des cieux, et dit : Abraham ! Abraham ! Et il répondit : Me voici ! L’ange dit : N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.  Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes ; Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. » Genèse (22, 2-13)

Chacune et chacun choisit un personnage ou un élément concret du récit, et tente de le figurer en prenant la posture la plus adéquate à ses yeux à ce moment-là pour le représenter, comme le ferait une statue.

Ainsi ce jour-là

  •  une personne s’allonge sur le dos, les bras sur le visage en annonçant « je suis Isaac ». Puis elle relève ses bras, les change de place à plusieurs reprises de manière qui semble un peu désordonnée, finit par les poser le long de son corps et ne bouge plus.
  • Un peu plus loin, une autre personne se met dans une posture mi accroupie, mi quatre pattes, les mains à terre, la tête regardant alternativement devant ou autour d’elle. Puis son regard se tranquillise sur le sol devant elle à l’ombre d’un très petit arbre. Cette personne dira plus tard : « je suis l’âne ».
  • Une personne continue de déambuler dans le jardin. Quand tout le groupe sera immobile, elle ira se tenir un peu à l’écart en vis-à-vis de l’âne et du reste de la scène, debout, sur une jambe, l’autre étant repliée derrière elle sous ses vêtements amples, les bras en croix, le regard au loin, le bout des doigts s’accrochant au bout d’une branche effeuillée d’un prunier.
  • Une personne fait quelques pas comme pour trouver sa place assez proche d’Isaac déjà immobile, arbore quelques gestes comme pour trouver sa posture, puis s’agenouille, puis se couche en avant de ses genoux les bras loin devant comme prosternée au sol.  
  • Debout à un mètre de la tête d’Isaac, une personne dit d’une voix forte  » je suis le feu ! »  Elle bouge à plusieurs reprises ses bras pliés devant elle, les faisant monter avancer descendre reculer, comme si elle poursuivait la hauteur et la posture adéquates.
  • Plus loin, du côté du soleil pas encore au zénit, et un moment plus tard, presqu’en vis-à-vis de la statue feu, une personne bien campée sur ses jambes, la tête bien droite, ouvre solennellement les bras en disant: « je suis l’air ».
  • Une autre entre l’air et le feu, face à la personne prosternée et à Isaac, dira être le bois.

Quand tout le monde s’est immobilisé, j’informe que la posture va être tenue pendant 5 minutes sans bouger, sans émettre aucun son ni faire aucune mimique. Je rappelle que ce temps pourra sembler long.

Je précise la consigne qui est de goûter ce qui se passe ici, maintenant, pendant ces 5 minutes, dans cette posture : corps-sensations ; humeur-mouvements émotionnels ; images et associations d’idées ou évocations passant par la tête.

Au bout de 5 minutes, j’annonce le terme de cette expérience. J’invite chacune et chacun à lâcher sa posture, prendre le temps de bien bouger, pour rendre sa souplesse à son corps, et leur liberté à ses mouvements, à son souffle, à son regard.

Et puis nous nous installons assis en cercle pour partager nos vécus, elles et eux comme statue, moi comme observatrice.

  • La personne figurant Isaac, une femme à l’allure peut-être un peu hésitante, est surprise car elle croyait qu’elle aurait peur. Elle avait choisi ce personnage pour vivre cette peur terrifiante d’être égorgée, pour assumer cette terreur. Mais elle a immédiatement constaté qu’Isaac n’avait pas peur du tout. Au contraire, il se sentait en totale confiance, en paix, au repos. Il avait totalement confiance dans son père.
  • La personne debout sur une jambe tenant le bout de la branche du bout des doigts, une femme très âgée, nous informe qu’elle se sentait biquette vivant sa vie de biquette, tranquille et joyeuse, heureuse de voir loin et d’être un peu à l’écart de tout ce monde. Elle se souvient d’une « chaleur incarnée entre les statues ».
  • La personne figurant l’âne, une homme qui s’était présenté dubitatif car cartésien et sportif, s’était senti posé là après son labeur et le temps de la transpiration. Il s’était senti tout à fait calme et heureux, à l’ombre, avec de l’herbe qui promettait d’être tendre.
  • La personne prosternée, un homme cinquantenaire, était Abraham. Il se considérait au départ comme un affreux manipulateur n’informant personne de son projet d’égorger son fils. Avant de prendre la posture prosternée, à ses yeux Dieu aussi était manipulateur pervers. Sans comprendre, il avait senti l’impératif de se prosterner devant ce dieu méchant. Il l’a donc fait. Tout a alors instantanément changé : il se prosternait devant son Dieu qui l’aimait et qu’il aimait. L’injonction et l’obéissance d’aller pour égorger son fils qui pouvaient en effet lui paraître folles, n’avaient plus du tout ce sens-là pour lui : il n’était plus que confiance, paix, adoration.
  • La personne figurant le bois, une grande femme brune, témoigne qu’elle a choisi d’être le bois du sacrifice. Elle a alors très mal au dos. Puis le soleil la chauffe. Elle sent une mouche sur son pied. Son dos prend moins de place. Elle dit : « Ça me va d’être le bois qui brûle. C’est le soleil qui me chauffe. Je ne brûle que parce-que le soleil me chauffe ». Elle constate qu’en tant que bois, elle ne disparaît pas. Au contraire, elle brûle sans se consumer, elle se renouvelle du fait même de brûler.

Et chaque personne exprime ce qu’elle a ressenti pendant le temps des statues.

Quand les témoignages s’épuisent, le groupe donne enfin et naturellement sans avoir à y être invité, libre cours à sa pensée du moment.

Il prend ainsi conscience de la paix et de la confiance qui se sont imposées à toutes et tous. Surpris, le groupe note que le couteau n’a pas été figuré, que le feu n’était pas mordant, que le bois se consumait et se nourrissait en même temps pour revivre éternellement, que le bouc aux cornes énormes qui devaient présider à son emprisonnement était devenu une biquette aérienne, libre et toute joyeuse, etc.

Comme si le message de ce récit ce jour-là pour ce groupe était un message d’où sont absentes toute manipulation, toute peur et toute violence, Pour ce groupe ce jour-là, le sacrifice est ce spectacle ou ce geste de confiance, de paix, d’amour.

Le groupe a bien tenté de trouver autre chose à penser, en rapport avec les interprétations connues de ce récit. Mais il n’a pu que constater que pour lui à ce moment-là, ce récit délivre ce message de paix, confiance, amour que, sans le vouloir ni le savoir, les corps ont figuré.

            Avec cette approche des sculptures, quelles qu’en soient les variantes, l’expérience est ancrée dans le présent du corps par le temps qui s’arrête et la consigne de se mettre à l’écoute d’abord des perceptions et sensations corporelles. C’est donc toujours une expérience d’incarnation. De ce fait, elle aboutit très souvent à des prises de conscience orientées vers plus de paix, plus de liberté, plus de joie.

            Cet exercice permet d’expérimenter la valeur vivifiante de se laisser aller à l’incarnation par l’attention simple et ingénue du corps. À ce titre il peut participer à l’assouplissement de notre mental, par exemple en introduction ou en préalable à l’apprentissage ou à la pratique de lectures

 

Illustration d'une lecture-traduction-sculpture

Atelier d’un tout petit groupe 

Psaume du jour (67-68, 2-3, 4-5) : Dieu se lève et ses ennemis se dispersent // ses adversaires fuient devant sa face.//Comme on dissipe une fumée, tu les dissipes //comme on voit fondre la cire en face du feu, //les impies disparaissent devant la face de Dieu.//Mais les justes sont en fête, ils exultent ;//devant la face de Dieu ils dansent de joie.//Chantez pour Dieu, jouez pour son nom, frayez la route à celui qui chevauche les nuées.//Son nom est Le seigneur ; dansez devant sa face.

Traduction d’Y : Chaque matin simplement se lève //Repartons vrai et libre //Et donnons un paysage à nos blessures…à nos rendez vous et actes manqués //Pour faire signe à la nouveauté du jour.//Comme on dissipe une fumée //Tu leur donnes de la beauté //Comme on voit fondre la cire en face du feu //Les désordres, les faiblesses, les doutes s’écroulent dans le néant //Mais le vrai, l’authentique sont en fête //Ils vivent, se redressent et sont en mouvement //Quand le jour silencieux les prend dans ses bras //A la fin du jour //Ils dansent de joie

Traduction d’E : Quand la lumière apparaît, les mensonges se dispersent.//Les forces obscures fuient face à la conscience d’amour.//Ta conscience universelle //’amour les dissipe comme une fumée.//De même que la cire se liquéfie face au feu, mensonges et lâcheté // disparaissent face à Toi.

Traduction de M : Quand la force de la vie se déploie, mes ombres et mes facteurs de blocage ou de mort se délitent.//Mes combats s’estompent très vite face à l’existence de cette puissance vivifiante. //Comme on dissipe une fumée, cette altérité sacrée en moi les dissipe.//Comme on fait fondre la cire devant le feu, ces faux semblants qui m’éloignent de la vraie vie disparaissent devant la présence de la puissance de vie. //Mais les parties saines ou pures en moi sont en fête. Elles exultent. Se déploie devant la présence de la puissance de vie–Dieu. //Elles me mettent en joie, //m’inondent de joie, me font tressaillirent et chanter ma joie.

Traduction d’A : La présence à Soi//s’impose et les blocages//se dissolvent les jugements sur moi-même s’évaporent//laissant place à une neutralité bienveillante. Lorsque je libère une mémoire entravant la Vie//je résilie avec mon passé//Naturellement//Les blocages et souffrances s’évanouissent grâce à mon processus naturel de guérison;//Mon Etre véritable se libère//et je savoure//l’authentique //Présence à moi-même.

Paroles venant après le temps de sculptures :

Y : mot saisissant : forces obscures – debout – tourné vers l’extérieur – rayon de soleil, éclat de lumière – éblouissement – puissance – Dieu tout puissant – énergie d’amour – obscur s’efface devant –donne vitalité – se redresser – repartir – appel à la vie

A: mot saisissant : résilience – torsion des bras l’un dans l’autre – aucune tension physique – torsion à l’indésirable – authenticité -respiration très légère – image petit fils – joie – sourire

M : authenticité, debout, bras vers la bas, mains ouvertes, visage un peu relevé, regard un peu haut derrière paupières closes, fraîcheur sur les avant-bras – sensations forte et persistante des manches retroussées – muscles de devant bandés vers l’action – puissance ressentie jusque dans la gorge – toutes la chaîne musculaire arrière paisible, détenue – petites tensions dans haut du le dos – il ne s’agit pas d’exultation ni d’exaltation mais bien d’une force-puissance  prête pour l’agir- force – joie – lumière claire

E : tu les dissipes – debout face à la puissance – éclaboussé par le soleil – pris par la lumière – dissipe l’ombre

2° tour de parole

richesse de la diversité – enrichissement par la diversité – approche personnelle ou intellectuelle – diversité de nos univers apparent et nous nous rejoignons sur le soleil – on est faits du même bois – présence commune en nous, à nous – on finit sur la joie – week-end très riche en relations retrouvailles/pas bien, pas gaie aujourd’hui – retrouve énergie, prête à repartir – bcp de bien – merci -nos textes résonnent avec ce que nous sommes chacun – nos textes ne reste pas des mots, ils prennent vie pour nous faire vivre – s’éloigner du texte pour aller vers nous-mêmes au plus profond puis y revenir et ça colle – sacré – conduit chacun vers soi – illumine – et retour au sacré du texte – ne supporte plus la contrainte – savoure de choisir – être à l’écoute du plus grand que soi – seule pour choisir mon chemin de vie, en accord avec moi-même, libre – existentialisme – on ne choisit pas la joie – elle nos prend – comme le soleil ou le petit fil

Illustration d'une lecture-pas à pas pieds nus

En guise d’illustration de fin de travail

Travail vécu par un groupe de 6 personnes à l’occasion d’une lecture du texte appelé Le Prologue de Jean, certaines se sentant chrétiennes, d’autres non adhérentes à la tradition et la spiritualité bibliques et n’ayant jamais expérimenté l’approche Sésame.

« Au commencement était le verbe, et le verbe était auprès de Dieu, et le verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres de l’ont pas arrêtée. »(livre dit Evangile de Jean, chapitre 1, versets 1 à 6)

À la suite du travail de recensement puis de partage de Sésame pour chaque unité de sens, ce groupe non spécifiquement chrétien dit :

  • « Quelle richesse tout ce partage ! « 
  • « Ce que dit chaque personne même si c’est différent, ça résonne en nous »
  • « Pas besoin d’avoir une culture, il y a de la complémentarité, pas d’opposition, c’est possible d’accueillir ce que dit l’autre. « 
  • « Puissance des mots …
  • « J’ai eu du mal à entrer et puis je suis allé vers la simplification »,
  • « Ça débranche l’intellect »
  • « J’ai été distraite par les oiseaux, ma réponse a été distraite par leur chant »
  • « Ce type de lecture apporte bien plus que ce dont nous avons conscience »
  • « C’est une responsabilité à assumer »
  • « Un mot de bénédiction »

Et puis, de lui-même, le groupe se laisse aller. Chacune et chacun se laisse ouvrir, comme dans une rêverie, ou comme certains diraient dans une prière d’action de grâce.

Dans le groupe présenté ci-dessus, le silence s’impose à la suite de sa lecture du  Prologue de Jean. Ce silence est entrecoupé de bribes de paroles :

  • « Ce passage résume tout l’Evangile et toute la Bible »
  • « Nous sommes un peu du Verbe »
  • « Rendre grâce »
  • « Bouleversement »
  • « La vraie lumière »
  • « Le Don de Dieu, la joie »
  • « Universalité, plénitude »
  • « Il est tout ce que nous cherchons « 
  • « Gratitude, « oui »
  • « Simplicité donnée, sagesse alors que quintessence de la foi, de la vie »
  • « Tellement simple et tellement immense, ça ne vient pas de Jean »
  • « Rythmé, comme la vie »
  • « Besoin de me nourrir de ça, de vous entendre dans votre foi au quotidien »
  • « Je trouve Dieu dans mon quotidien dans la nature »
  • « Je ne peux pas aller à l’église »
  • « C’est vraiment Dieu, ça : Dieu est à la source vraiment »
  • « Trouver la présence dans mon quotidien »
  • « Nourriture »
  • « Merci »

Les publications pour la lecture de textes sacrés

Le cahier d'exercices d'accompagnement pour une lecture pas à pas pieds nus

Mon cahier d'exercices : La Parole est dans mon corps, s'écouter pour écouter les textes sacrés

Marie Sabine Bertier Blancher

Ce cahier digital invite à porter aux textes sacrés un regard ajusté à notre réalité personnelle et singulière. Un tel  un regard nous concerne et nous parle. Il nous apprend à repérer ici, maintenant, les sensations, les émotions, les images et associations d’idées qui en nous, font écho à ces textes. Ainsi il nous conduit à structurer une pensée incarnée dans notre quotidien. Et, souvent, à nous ouvrir à l’éternité, la gratitude et la joie qui se donnent alors par surprise.

Les quelques exemples illustratifs sont pris dans la Bible. Car les textes bibliques sont souvent des écrits. Et le récit, comme les contes est  une langue qui nous parle. 

Le livre à venir ou à demander en format numérique

Illustré par des lectures vécues lors de sessions ou d’ateliers, ce livre est un manuel de formation à une lecture enracinée dans notre vécu d’aujourd’hui et ajustée à notre présent, une lecture parlante et agissante dans notre vie, vivifiante et porteuse de joie.

Dans le but d’aider à entrer dans ce travail d’incarnation, il s’adosse à de nombreux cas illustratifs vécus au cours d’ateliers. Et il est  soutenu par des éléments et des soubassements théoriques notamment dans le champ de la psychologie et des neurosciences, et par des références aux grandes traditions spirituelles, philosophiques et culturelles du monde.

Ainsi, ce livre met en évidence le parallèle existant entre la construction progressive du dieu trinitaire de la Bible et le développement de notre cerveau tel que l’Occident actuel le conçoit.

Dans ce but, l’ouvrage présente différentes approches, engageant plus ou moins le corps, invitant à expérimenter l’écho des textes dans notre corps au moment de la lecture, en solitaire ou en groupe.

lecture de textes bibliques